Gens de la rivière Dordogne

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Entre la haute et la basse vallée, les chances ne sont pas égales : à la descente, les bois, les châtaignes, les graines de genièvre, des blés « intermittents » et les productions de forge à l'activité sporadique compensent mal en valeur ces produits essentiels de la remontée que sont le sel et les denrées coloniales. Seul le vin aurait pu équilibrer les chances s'il n'avait engendré dans la vallée tant de rivalités : Bergerac se ferme aux vins de Domme et Libourne multiplie contrôles et tracasseries au passage des futailles de vins bergeracois.

Longues chaînes de concurrences où les régions les plus éloignées de la mer sont les moins favorisées et où le fleuve rompt les solidarités qu'il aurait dû renforcer. Ce cadre commercial et fluvial est celui des gens de rivière.

Bateliers, passeurs et portefaix fournissent au fleuve sa main-d'œuvre la plus nombreuse et la plus voyante. Mais cette définition oublie les dépendances qui lient entre eux les travailleurs du fleuve : ainsi les bateliers composent un équipage sous l'autorité d'un maître de bateau, dépendant à son tour des marchands locaux ou des négociants bordelais et libournais qui assurent un fret de descente et de remontée.

Les exploitants du fleuve ne sont que les intermédiaires de ceux qui en tirent profit sans connaître le risque de voyages saisonniers ou de traversées quotidiennes.

Définis par des activités originales, cernés par une législation propre aux cours d'eau qu'ils exploitent, traqués par des droits spécifiques, les gens de rivière forment bien un groupe à part au sein des populations riveraines.

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Gens de la rivière Dordogne